Une main fracturée à la matraque en guise de leçon, des faux procès-verbaux, une perquisition nocturne illégale : le tribunal de Bobigny a lourdement condamné jeudi cinq policiers d’une brigade de proximité de Pantin (Seine-Saint-Denis) qui opéraient dans des quartiers sensibles.
Âgés de 30 à 48 ans, cinq fonctionnaires de la brigade territoriale de contact (BTC) des Quatre-Chemins ont écopé de peines allant de trois ans de prison dont deux avec sursis à six mois avec sursis pour des faits de violences et faux procès-verbaux en 2019-2020, au préjudice d’habitants des cités Scandicci et des Courtillières, connues pour héberger du trafic de drogues. Un sixième mis en cause a été relaxé. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui n’avait demandé à l’audience en juin que jusqu’à six mois de prison ferme et deux relaxes.
Perquisition illégale et PV mensonger
«Si les peines peuvent paraître importantes, le tribunal a eu à juger des personnes qui détiennent une parcelle de l’autorité publique, qui sont garantes de la liberté et la sécurité des citoyens et un pilier de la démocratie et de la République», a justifié la présidente du tribunal Dominique Pittilloni en conclusion de son délibéré.